Découvrir Jako Maron

On dit de lui que c’est un ovni, un pionnier ou encore un créateur sonore. Mais qui est vraiment Jako Maron? Découvrons ensemble cet artiste réunionnais aux mille et une sonorité. 

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JAKO MARON est un alien sonore. Un franc-tireur pour qui tradition rime avecexpérimentation. A La Réunion, il est l’auteur d’une combinaison rare, comme une extensionélectro du folklore réunionnais. Influencé autant par le hip-hop old school et le dub que parles bleep électroniques façon Warp, il propulse les musiques traditionnelles de ce coin dumonde (maloya et séga)dans un futur libre de toute contrainte. Creusant un sillon jamaisrectiligne, ses beats louvoient entre binaire et ternaire.AvecJAKO MARON, chaque son est une expérience et chaque mot une rencontre. Onentendra ici l’immense voix de Danyèl Waro se lover dans un dub profond, là des échos detambours rituels dialoguer avec des breakbeats tueurs, ailleurs le spoken word de poètesanglo-saxons se fondre dans un groove oblique.JAKO MARONne cherche pas la fusion globale. Il sait que ses propres racines luipermettentde toucher à l’universel et que ses moyens pour y parvenir seront électroniques.Au passage, il dézinguera avec plaisir les clichés associés à l’électro version tropicale. Beatsqui claquent, maloya malaxé, basses majuscules, travail de la matière sonore… Passant hautla main l’épreuve de la scène, le son Maron est endémique et sans compromis. Une vraieaventure, en somme..

Entretien avec Jako

D’où vient ce pseudo chargé de symboles ?

J.M. :Je viens du hip-hop et j’en avais marre de faire l’américain en vivant à La Réunion. Enréaction, j’ai choisi deux termes très liés à la culture réunionnaise. Le Jako, en référence auJako malbar (culte tamoule à La Réunion), est un personnage à part : peint en vert des piedsà la tête, il fait l’acrobate, mi-homme mi-singe. C’est un des personnages les plustransgressifs de notre culture.Le Maron, en référence aux noirs marrons, est mieux identifié.Je revendique le fait d’être rebelle dans le son et je voulais me réapproprier ce mot quisonne un peu cliché à La Réunion. Je veux lui offrir une vraie modernité et pas rester dans levague souvenir du temps de l’esclavage

Une mise à jour, une relecture de notre folklore avec une vision électronique.

J.M. : Tous les musiciens à La Réunion parlent de leur tradition, de leurs racines, du maloya, etc. Mais nous avons tous grandi dans la variété française des années 70, les tubes des années 80 autant que dans le séga (notre variété « pays ») et le maloya. Je suis le premier à me réapproprier mes racines, mais je ne veux pas uniquement fantasmer sur un maloya mythifié. Aujourd’hui, « folklore » est devenu un terme qui gêne un peu tout le monde… alors je l’aime bien ! C’est le seul à englober toutes nos spécificités musicales : séga lontan, maloya et même chanson créole.